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Date : 20060216

Dossier : IMM‑1356‑05

Référence : 2006 CF 212

Toronto (Ontario), le 16 février 2006

EN PRÉSENCE DE MONSIEUR LE JUGE CAMPBELL

 

ENTRE :

TUOYO ARIRI (mineure) et

ABIGAIL ARIRI (tutrice à l’instance)

demanderesses

 

et

 

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L’IMMIGRATION

défendeur

 

 

MOTIFS DE L’ORDONNANCE ET ORDONNANCE

 

[1]               La présente demande est présentée par une citoyenne du Nigeria âgée de 16 ans qui demande l’asile pour cause de persécution fondée sur le sexe, invoquant la violence prolongée de nature physique, psychologique et sexuelle que son oncle lui a fait subir.

 

[2]               Dans sa décision, la Section de la protection des réfugiés (SPR) dit croire que la demande de la demanderesse est une fraude. Un des éléments cruciaux des motifs prononcés verbalement immédiatement après l’audience est le suivant : « [I]l n’y avait aucun élément de preuve quant à l’existence de l’oncle de la demandeure d’asile. » (Décision, à la page 3.) Dans ses motifs, la SPR décrit la façon dont l’existence de l’oncle aurait pu être établie pendant l’audience, notamment au moyen d’une lettre du pasteur qui a aidé la demanderesse au Nigeria. La SPR a conclu que le fait qu’aucune lettre du pasteur n’a été produite « mine la crédibilité générale de la demandeure d’asile ». (Décision, à la page 4.)

 

[3]               À mon avis, la décision à l’étude comporte deux erreurs fondamentales. D’abord, il est évident que la demanderesse a témoigné au sujet de l’existence de l’oncle. La SPR n’explique pas clairement dans ses motifs les raisons pour lesquelles le témoignage de la demanderesse au sujet de la violence dont elle a été victime n’a pas été jugé crédible. En second lieu, il n’a pas été fait mention de la nécessité de présenter une preuve corroborant le témoignage de la demanderesse.

 

[4]               Il appert d’un examen de la transcription que, presque au début de l’audience, la SPR a montré qu’elle avait des doutes au sujet de l’existence de l’oncle (dossier du tribunal, à la page 180) et qu’elle a ensuite mis en cause l’omission de présenter la lettre du pasteur. Informé de cette question, l’avocat de la demanderesse a dit au cours des plaidoiries que, même si la question n’était pas connue avant le début de l’audience, il pourrait produire la lettre du pasteur si celle‑ci était jugée importante et il a demandé un ajournement à cette fin (dossier du tribunal, à la page 225). La SPR n’a pas reconnu avoir reçu cette demande, que ce soit lorsqu’elle en a été saisie ou dans les motifs de sa décision.

 

[5]               Je suis d’avis que l’omission de la SPR de donner à la demanderesse la possibilité de produire la preuve corroborant son témoignage constitue un manquement au droit à l’application régulière de la loi.

 

[6]               En conséquence, je conclus que la décision de la SPR est manifestement déraisonnable.

 

 

ORDONNANCE

 

            En conséquence, j’annule la décision de la SPR et je renvoie l’affaire à un tribunal différemment constitué pour qu’il rende une nouvelle décision.

 

 

« Douglas R. Campbell »

Juge

 

 

 

Traduction certifiée conforme

Julie Boulanger, LL.M.

 


COUR FÉDÉRALE

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

 

 

DOSSIER :                                                    IMM‑1356‑05

 

 

INTITULÉ :                                                   TUOYO ARIRI (mineure) et

                                                                        ABIGAIL ARIRI (tutrice en l’instance)

                                                                        c.

                                                                        LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ

                                                                        ET DE L’IMMIGRATION

 

 

LIEU DE L’AUDIENCE :                             TORONTO (ONTARIO)

 

DATE DE L’AUDIENCE :                           LE 16 FÉVRIER 2006

 

MOTIFS DE L’ORDONNANCE

ET ORDONNANCE :                                   LE JUGE CAMPBELL

 

DATE DES MOTIFS :                                  LE 16 FÉVRIER 2006

 

 

COMPARUTIONS :

 

Kingsley Jesuorobo                                          POUR LES DEMANDERESSES

 

Kristina Dragaitis                                              POUR LE DÉFENDEUR

 

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :

 

Kingsley Jesuorobo                                          POUR LES DEMANDERESSES

Avocat

Toronto (Ontario)

                                                                             

                                                                        John H. Sims, c.r.         POUR LE DÉFENDEUR

Sous‑procureur général du Canada

 

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