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Date : 20021206

Dossier : T-383-01

Référence neutre : 2002 CFPI 1270

Montréal (Québec), le 6 décembre 2002

En présence de :         Me Richard Morneau, protonotaire

ACTION RÉELLE EN MATIÈRE D'AMIRAUTÉ CONTRE LE NAVIRE "CAPE NORMAN" ET PERSONNELLE CONTRE MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY ET LES PROPRIÉTAIRES ET TOUTES LES AUTRES PERSONNES AYANT UN DROIT SUR LE NAVIRE "CAPE NORMAN"

ENTRE :

                                          DEL MONTE FRESH PRODUCE N.A., INC.,

DEL MONTE FRESH PRODUCE,

DEL MONTE (CANADA) INC.,

DEL MONTE FRESH PRODUCE (S.A.) (PTY) LTD.,

et

DEL MONTE FRESH PRODUCE INTERNATIONAL INC.

                                                                                                                                            demanderesses

                                                                                   et

                                          MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY,

MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY (USA) INC.,

MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY (PTY) LTD.,

CAPE NORTH NAVIGATION INC.

c/o COLUMBIA SHIPMANAGEMENT (NETHERLANDS) b.v.,

LE NAVIRE "CAPE NORMAN"

et

LES PROPRIÉTAIRES ET LES AUTRES PERSONNES

AYANT UN DROIT SUR LE NAVIRE "CAPE NORMAN"

                                                                                                                                              défenderesses


                                  MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE

[1]                 Il s'agit en l'espèce d'une requête des demanderesses pour valider à titre de signification la communication aux propriétaires du navire "CAPE NORMAN" de la déclaration d'action en vertu de la règle 147 des Règles de la Cour fédérale (1998) (les règles) ou, alternativement, pour prorogation du délai pour signifier auxdits propriétaires ladite déclaration d'action en vertu des règles 8 et 203.

[2]                 Il est clair qu'en temps normal, de par les règles 137 et 203, la déclaration se devait d'être signifiée à personne aux propriétaires suivant les dispositions de la Convention de La Haye dans les soixante (60) jours de la prise de l'action.

[3]                 L'action fut prise le 2 mars 2001 et ce n'est que le 16 juillet 2001 que les demanderesses allèguent avoir alors communiqué aux propriétaires du navire la déclaration d'action.

[4]                 Est-ce que cette situation doit être sanctionnée aux termes de la règle 147 ?

[5]                 La règle 147 se lit :


     147. Lorsqu'un document a été signifié d'une manière non autorisée par les présentes règles ou une ordonnance de la Cour, celle-ci peut considérer la signification comme valide si elle est convaincue que le destinataire en a pris connaissance ou qu'il en aurait pris connaissance s'il ne s'était pas soustrait à la signification.

     147. Where a document has been served in a manner not authorized by these Rules or by an order of the Court, the Court may consider the document to have been validly served if it is satisfied that the document came to the notice of the person to be served or that it would have come to that person's notice except for the person's avoidance of service.

[6]                 Même si l'on prend pour acquis que cette règle permet d'écarter en droit maritime la signification selon la Convention de La Haye, je pense en l'espèce que les demanderesses font face à deux difficultés majeures.

[7]                 Premièrement, contrairement aux circonstances étudiées dans les arrêts Canada v. Trudgeon, [2001] F.C.J. No. 943 (F.C.T.D.) et J.A. Besner et al. v. Vinalink et al., [2001] F.C.J. No. 1553, la seule preuve qui vise à établir clairement que les propriétaires du navire ont reçu bel et bien la déclaration d'action en l'espèce le 16 juillet 2001 consiste en un accusé de réception d'un envoi qui fut envoyé à l'époque par les procureurs d'antan des demanderesses; accusé de réception que les procureurs actuels des demanderesses joignent comme pièce A à leur affidavit.

[8]                 Or, cet accusé de réception ne fait aucunement référence au fait que ce qui fut bel et bien livré fut la déclaration d'action en l'espèce. De plus, la signature voire même le nom en lettres moulées du signataire ne démontrent pas qu'il s'agit des propriétaires ou du gérant du navire visé.

[9]                 Je ne puis donc me montrer convaincu aux termes de la règle 147 que le destinataire a pris connaissance de la déclaration d'action en l'espèce.

[10]            Mais il y a plus. La règle 147 ne règle pas un problème additionnel que les demanderesses ont en l'espèce, soit celui du délai encouru depuis la délivrance de la déclaration d'action pour tenter de signifier ladite déclaration. Ce problème du délai est présent tant pour la demande de valider la communication du 16 juillet 2001 que pour la demande alternative de prorogation comme telle du délai de signification de la déclaration d'action.

[11]            À cet égard, les événements mêmes soulevés par les demanderesses, soit que tant le connaissement en litige sur lequel est basée l'action que la défense produite par les autres défendeurs fassent référence au fait que ces autres défendeurs n'étaient que des mandataires des propriétaires du navire, étaient de nature à provoquer dès lors chez les demanderesses la signification de leur action auprès des propriétaires du navire. Le délai écoulé, à tout le moins depuis la production de la défense des autres défendeurs, soit le 9 avril 2001, et l'absence de preuve d'une intention continue chez les demanderesses de poursuivre les propriétaires font qu'il n'est pas dans l'intérêt de la justice d'accorder l'un ou l'autre des remèdes recherchés par les demanderesses. (Voir l'arrêt Registered Public Accountants Association of Alberta v. Society of Professional Accountants of Canada et al. (2000), 5 C.P.R. (4th) 527.)

[12]            Cette requête est donc rejetée.

  

Richard Morneau     

ligne                                              protonotaire


                    COUR FÉDÉRALE DU CANADA

             SECTION DE PREMIÈRE INSTANCE

Date : 20021206

Dossier : T-383-01

ACTION RÉELLE EN MATIÈRE D'AMIRAUTÉCONTRE LE NAVIRE "CAPE NORMAN"ET PERSONNELLE CONTRE MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY ET LES PROPRIÉTAIRES ET TOUTES LES AUTRES PERSONNES AYANT UN DROIT SUR LE NAVIRE "CAPE NORMAN"

Entre :

DEL MONTE FRESH PRODUCE N.A., INC., DEL MONTE FRESH PRODUCE, DEL MONTE (CANADA) INC., DEL MONTE FRESH PRODUCE (S.A.) (PTY) LTD., et DEL MONTE FRESH PRODUCE INTERNATIONAL INC.

                                     demanderesses

et

MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY, MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY (USA) INC., MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY (PTY) LTD., CAPE NORTH NAVIGATION INC. c/o COLUMBIA SHIPMANAGEMENT (NETHERLANDS) b.v., LE NAVIRE "CAPE NORMAN"et LES PROPRIÉTAIRES ET LES AUTRES PERSONNES AYANT UN DROIT SUR LE NAVIRE "CAPE NORMAN"

                                     défenderesses

                                                                                                 

            MOTIFS DE L'ORDONNANCE

                ET ORDONNANCE

                                                                                                    


                          COUR FÉDÉ RALE DU CANADA

                      SECTION DE PREMIÈRE INSTANCE

                      AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER


DOSSIER :

INTITULÉ:


T-383-01

ACTION RÉELLE EN MATIÈRE D'AMIRAUTÉ CONTRE LE NAVIRE "CAPE NORMAN" ET PERSONNELLE CONTRE MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY ET LES PROPRIÉTAIRES ET TOUTES LES AUTRES PERSONNES AYANT UN DROIT SUR LE NAVIRE "CAPE NORMAN"

Entre :

DEL MONTE FRESH PRODUCE N.A., INC., DEL MONTE FRESH PRODUCE, DEL MONTE (CANADA) INC., DEL MONTE FRESH PRODUCE (S.A.) (PTY) LTD., et DEL MONTE FRESH PRODUCE INTERNATIONAL INC.

                                                    demanderesses

et

MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY, MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY (USA) INC., MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY (PTY) LTD., CAPE NORTH NAVIGATION INC. c/o COLUMBIA SHIPMANAGEMENT (NETHERLANDS) b.v., LE NAVIRE "CAPE NORMAN" et LES PROPRIÉTAIRES ET LES AUTRES PERSONNES AYANT UN DROIT SUR LE NAVIRE "CAPE NORMAN"

                                                    défenderesses


LIEU DE L'AUDIENCE :Montréal (Québec)

DATE DE L'AUDIENCE : le 2 décembre 2002

MOTIFS DE L'ORDONNANCE DE ME RICHARD MORNEAU, PROTONOTAIRE

EN DATE DU :6 décembre 2002

A COMPARU:



Me Alexandre Sami


pour les demanderesses

PROCUREURS INSCRITS AU DOSSIER:


Gowling Lafleur Henderson

Montréal (Québec)

pour les demanderesses

Brisset Bishop

Montréal (Québec)

pour les défenderesses

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