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     Date : 19981210

     Dossier : T-1207-98

EN PRÉSENCE DE :      Peter A.K. Giles

                 Protonotaire adjoint

Entre :

     LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION,

     demandeur,

     - et -

     SAU FUN LAU,

     défendeur.

     MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE

LE PROTONOTAIRE EN CHEF ADJOINT GILES

[1]      Dans la requête dont je suis saisi, le défendeur chercher à faire annuler la demande parce que le demandeur n'a pas déposé d'affidavit comme l'exigerait selon lui la règle 306.

[2]      La règle 306 est rédigée dans les termes suivants :

     306. Within 30 days after issuance of a notice of application, an applicant shall serve and file its supporting affidavits and documentary exhibits.         
     306. Dans les 30 jours suivant la délivrance de l'avis de demande, le demandeur dépose et signifie les affidavits et les pièces documentaires qu'il entend utiliser à l'appui de la demande.         

[3]      Le défendeur prétend que la version anglaise rend obligatoire le dépôt d'un affidavit. Il signale qu'à moins qu'un affidavit soit déposé par le demandeur, aucune disposition n'oblige le défendeur à déposer un affidavit qui, d'après la règle 307, doit être déposé dans les 30 jours suivant le dépôt de l'affidavit du demandeur. Il semblerait donc que si le demandeur ne dépose pas d'affidavit, la procédure est interrompue, à moins qu'elle soit rejetée aux termes de la règle 168.

[4]      Le demandeur signale que, d'après la version française de la règle, il semble qu'il soit nécessaire seulement de déposer les affidavits que le demandeur entend utiliser. Si, comme en l'espèce, le demandeur ne souhaite pas s'appuyer sur des affidavits, mais qu'il recherche simplement une nouvelle audition qui ne tiendrait compte que des documents dont était saisi le juge de la citoyenneté, est-il nécessaire de déposer un affidavit quelconque ? Toutefois, le même problème se pose lorsque le défendeur cherche un moyen de déposer des affidavits parce que la règle 307 exige que cela soit fait dans les 30 jours suivant la signification des affidavits du demandeur.

[5]      Je fais observer que la règle 308 traite du problème que pose le fait que le défendeur ne dépose pas d'affidavit :

     308. Cross-examination on affidavits must be completed by all parties within 20 days after the filing of the respondent's affidavits or the expiration of the time for doing so, whichever is earlier.         
     [emphasis added]
     308. Toute partie qui désire contre-interroger l'auteur d'un affidavit le fait dans les 20 jours suivant le dépôt des affidavits du défendeur ou dans les 20 jours suivant l'expiration du délai prévu à cette fin, selon celui de ces délais qui est antérieur à l'autre.         
     [non souligné dans l'original]

Cette règle, comme la règle 307, ne fait aucune référence au fait que le demandeur n'a pas déposé d'affidavit.

[6]      Il se peut que les règles disposent que le demandeur est tenu de déposer un affidavit même s'il ne demande qu'un réexamen des documents dont était saisi le tribunal dont la décision est contestée. Il ne s'agit pas dans ce cas d'un contrôle judiciaire, mais bien d'un appel d'une décision du juge de la citoyenneté. À mon avis, les Règles ne traitent pas du cas où un demandeur ne cherche pas à s'appuyer sur une preuve par affidavit, mais bien sur le dossier dont était saisi le juge de la citoyenneté et qu'il demande à ce que l'affaire soit réentendue sans déposer de preuve additionnelle. Il y a donc lieu de faire une analogie avec la règle 308 pour conclure que le défendeur a 30 jours à compter de la fin du délai prescrit pour le dépôt de l'affidavit du demandeur pour déposer ses propres affidavits. Par conséquent, le défendeur dispose de 30 jours à compter de la date de mon ordonnance pour déposer ses affidavits et tous les autres délais qui découleront de l'expiration de ce premier délai sont ajustés en conséquence, comme si le dépôt avait été fait à la date appropriée.



     ORDONNANCE

     LA COUR ORDONNE DONC CE QUI SUIT :

1)      Le défendeur a 30 jours à compter du 7 décembre 1998 pour déposer ses affidavits ;
2)      Par conséquent, le délai pour contre-interroger les auteurs des affidavits expire 20 jours après leur dépôt (il n'est pas nécessaire d'ajouter " ou suivant l'expiration du délai prévu à cette fin " parce qu'il n'y aura pas d'autres affidavits pouvant faire l'objet d'un contre-interrogatoire) ;
3)      La requête est à tous autres égards rejetée.

                         " Peter A.K. Giles "

                                 Protonotaire adjoint

Toronto (Ontario)

le 10 décembre 1998

Traduction certifiée conforme

Laurier Parenteau, LL.L.

     COUR FÉDÉRALE DU CANADA

     Avocats et procureurs inscrits au dossier

NE DU GREFFE :                      T-1207-98

INTITULÉ DE LA CAUSE :              LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION

                             - et -

                             SAU FUN LAU

DATE DE L'AUDIENCE :                  LE LUNDI 7 DÉCEMBRE 1998

LIEU DE L'AUDIENCE :                  TORONTO (ONTARIO)

MOTIFS DE L'ORDONNANCE

ET ORDONNANCE PAR :                  LE PROTONOTAIRE ADJOINT GILES

DATE :                          LE JEUDI 10 DÉCEMBRE 1998

ONT COMPARU :                      Leena Jaakkimainen

                                 pour le demandeur

                             Stephen Green

                                 pour le défendeur

PROCUREURS INSCRITS AU DOSSIER :      Morris Rosenberg

                             Sous-procureur général du Canada

                                 pour le demandeur

                             Green & Spiegel

                             Avocats et procureurs

                             C.P. 114

                             Centre Standard Life

                             2200-121, rue King Ouest

                             Toronto (Ontario)

                             M5H 3T9

                                 pour le défendeur


                                              COUR FÉDÉRALE DU CANADA
                                              Date : 19981210
                                              Dossier : T-1207-98
                                         Entre :
                                         LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION,
                                              demandeur,
                                         - et -
                                         SAU FUN LAU,
                                              défendeur.
                                        
                                              MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE
                                        
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